« Le fondement de la capacité d’être seul est l’expérience d’être seul en présence de quelqu’un. »
Beaucoup de personnes ne supportent pas d’être seules. Elles vivent la solitude comme une souffrance, voire comme une véritable torture, et cherchent une compagnie à n’importe quel prix, même au prix d’être malmenées.
Etre seul et en profiter, y trouver du plaisir, n’est pas donné à tout le monde.
Selon le psychanalyste Donald Winnicott, c’est en fait une « capacité » qui se forme chez le tout petit enfant sous certaines conditions, et c’est « l’un des signes les plus importants de la maturité du développement affectif ». La capacité à être seul, serait précédée d’une première expérience de solitude, qu’il appelle « forme non élaborée de solitude », une forme paradoxale car elle requiert la … présence de la mère, ou de toute personne de l’environnement habituel du petit enfant.
Collaboration signée Dvora.
Voir aussi Winnicott sur la frustration du jeune enfant et sur créativité et soumission. Sur la relation mère, enfant, solitude voir également García Lorca sobre la soledad et Appelfeld sur la mémoire.
« Le fondement de la capacité d’être seul est l’expérience d’être seul en présence de quelqu’un. De cette façon, un petit enfant, qui possède une faible organisation du moi, est capable d’être seul grâce à un support du moi sûr ». (p.212)
« Quand il est seul dans le sens où j’emploie ce mot, et seulement quand il est seul, le petit enfant est capable de faire l’équivalent de ce qui s’appellerait se détendre chez un adulte. Il est alors capable de parvenir à un état de non-intégration, à un état où il n’y a pas d’orientation; il s’ébat, et pendant un temps, il lui est donné d’exister sans être soit en réaction contre une immixtion extérieure, soit une personne active dont l’intérêt ou le mouvement sont dirigés. (…) Dans ce cadre, la perception (…) sera ressentie comme réelle et constituera vraiment une expérience personnelle ». (p.210)
Source : Donald Winnicott, La capacité d’être seul in De la pédiatrie à la psychanalyse, Payot, 1969. Pages 210 et 212.