« Rien, si ce n’est cette passion au bout des doigts : écrire, former des mots, des lignes (…). »
Une écriture partant de zéro, comme une exploration. Une thématique qui se forme dans l’action même d’écrire. Cela a été à un certain moment l’attitude narrative de Paul Nizon, son « action prose ».
Voir aussi : Nizon sur l’écriture sans idées ; Ionesco sur la vacuité ; Walser sur la saucisse ; Rilke sur le désir d’écrire.
» « Qu’avez vous à dire ? » Voilà la question qu’on me posait. Rien, que je sache. Point d’opinion, point de programme, point d’engagement, point d’histoire, point d’affabulation, point de fil d’un récit. Rien, si ce n’est cette passion au bout des doigts : écrire, former des mots, des lignes, cette espèce de fanatisme de l’écriture qui est mon bâton de route et sans lequel, pris de vertige, je m’écroulerais purement et simplement. Ni thème de vie, ni thème littéraire, matière seulement qu’il me faut, par le moyen de l’écriture, consolider, afin qu’il existe quelque chose sur quoi je puisse poser mes pieds. » p(20)
Source : Paul Nizon, Canto, Éditions Jacqueline Chambon, 1991.