Garcia Lorca sur le Duende

« (…) jamais tu connaitras le triomphe, parce que toi tu n’as pas de duende. »

Mur peint délavé

Le Duende, cette sorte de souffle des profondeurs de l’humain qui fait vibrer artistes et oeuvres, cet indéfinissable qui définit, qui fait la différence, García Lorca en parle ici à travers quelque citations. 

Rapprochement à faire avec « Bacon sur Velasquez et Rembrandt » .

« Manuel Torres, grand artiste du peuple Andalou, disait à un homme qui chantait : Toi tu as de la voix, tu connais les styles, mais jamais tu connaitras le triomphe, parce que toi tu n’as pas de duende. » (p.11)

« Ce pouvoir mystérieux que tout le monde ressent  et qu’aucun philosophe n’explique est, en somme, l’esprit de la terre, ce même duende que consumait le coeur de Nietzsche, qui le recherchait sous ses formes extérieures sur le pont du Rialto ou dans la musique de Bizet, sans le trouver et sans savoir que le duende qu’il poursuivait était passé des mystères grecs aux danseuses de Cadix… (p.15)

 » (…) le duende ne vient pas s’il ne voit pas la possibilité de mort, s’il n’est pas sûr qu’il va roder autour de sa maison, s’il n’est pas certain qu’il va secouer ces branches que nous portons tous et que l’on ne peut pas, que l’on ne pourra jamais consoler. (p.47)

« Par l’idée, par le son, ou des mimiques, le duende aime à être au bord du puits dans une lutte franche avec celui qui crée. » (p.47)

 » (…) avec du duende il est plus facile d’aimer, de comprendre, et l’on est sûr d’être aimé, d’être compris, et cette lutte pour l’expression et pour la communication de l’expression acquiert quelques fois en poésie un caractère mortel. » (p.49)

Source : Federico García Lorca, Jeu et théorie du Duende, Allia, 2009.

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Bacon sur Velasquez et Rembrandt

Dans un entretien avec David Sylvester, Bacon en vient à évoquer les maîtres qui l’ont précédé et à qui il voue une grande admiration: Rembrandt et surtout Velasquez. Citation suivie d’un commentaire. Voir aussi « Bacon sur peinture écrans et violence » et García Lorca sur le Duende .

« On aimerait en effet  faire cette chose qui consiste simplement à se promener au bord du précipice et, chez Velasquez, c’est une chose très, très extraordinaire qu’il ait pu se tenir si près de ce que nous appelons « illustration » et en même temps ouvrir si entièrement aux choses les plus grandes et les plus profondes qu’un homme puisse sentir. »

David Sylvester « Entretiens avec Francis Bacon » Traduction de Michel Leiris et Michael Peppiat. Skira, 1996, p. 34.

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Bacon sur peinture, écrans et violence

Après avoir évoqué les violences du XX siècle, qui ont ponctué sa vie, en particulier les deux guerres mondiales et celle entre l’Irlande et l’Angleterre, Francis Bacon en vient à s’expliquer sur la violence que le spectateur peut ressentir face à ses tableaux. Citation suivie d’un commentaire.

Voir aussi Bacon sur Vélasquez et Rembrandt


 » Nous vivons  presque toujours derrière des écrans, – une existence voilée d’écrans. Et je pense quelquefois, quand on dit que mes oeuvres ont un aspect violent, que j’ai peut-être été de temps en temps capable d’écarter un ou deux de ces voiles ou écrans. « 

David Sylvester « Entretiens avec Francis Bacon », traduction de Michel Leiris et Michael Peppiat, Skira 1996, p. 88.

 

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