« Cette vie, telle que tu l’as vécue, il faudra que tu la revives encore une fois, et une quantité innombrable de fois (…) »
Vouloir revivre sa vie, une et mille fois, telle qu’on l’a vécue ? Question compliquée que celle de l’éternel retour posée par Nietzsche. Mais en même temps, proposition : si l’on n’est pas content de sa vie, il est toujours temps de la changer, de briser les noeuds qui nous entravent.
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« Cette vie, telle que tu l’as vécue, il faudra que tu la revives encore une fois, et une quantité innombrable de fois ; et il n’y aura en elle rien de nouveau, au contraire ! il faut que chaque douleur et chaque joie, chaque pensée et chaque soupir, tout l’infiniment grand et l’infiniment petit de ta vie reviennent pour toi, et tout cela dans la même suite et le même ordre (…) Ne te jetterais-tu pas contre terre en grinçant des dents et ne maudirais-tu pas le démon qui parlerait ainsi ? Ou bien as-tu déjà vécu un instant prodigieux où tu lui répondrais : Tu es un dieu, et jamais je n’ai entendu chose plus divine ! Si cette pensée prenait force en toi (…) elle te transformerait peut-être, mais peut-être t’anéantirait-elle aussi ; la question veux-tu cela encore une fois et une quantité innombrable de fois, cette question, en tout et pour tout, pèserait sur tes actions d’un poids formidable ! (…) combien il te faudrait aimer la vie, que tu aimes toi-même pour ne plus désirer autre chose que cette suprême et éternelle confirmation ! » (Aphorisme 341)