« (…) il convient donc de rompre, de façon franche, avec nos conceptions habituelles. De renoncer ainsi à toute représentation des objets physiques. »
Dans ce monde encombré de médias, quand nous croyons voir la réalité par l’image, nous ne voyons que la réalité de l’image. Et ça n’est pas la même chose. Qui dit image, dit cadrage, point de vue, choix. Sur les rapports conflictuels entre image et réalité, la physique quantique a son mot à dire : elle montre qu’il y a des réalités physiques qu’aucune image ne peut représenter, déliant ainsi image et connaissance. C’est le sens de ces citations d’Etienne Klein.
« A bout du compte, l’atome de la physique moderne échappe aux représentations imagées. D’ailleurs, on ne parle plus aujourd’hui de « modèle » d’atome, car on ne peut plus en faire de dessin. La seule description admissible de l’atome est celle qui se donne en termes de symboles mathématiques, à l’aide d’un formalisme abstrait dont il est inutile et vain de chercher des figurations intuitives. Du fait de la physique quantique, nous avons donc perdu une représentation bien claire de l’atome, mais nous avons considérablement gagné en compréhension du monde physique. » (p.21)
« Mais il faut se faire une raison : les objets quantiques ont des comportements étranges qu’aucune chose habituelle n’est capable de reproduire. Pour les comprendre il convient donc de rompre, de façon franche, avec nos conceptions habituelles. De renoncer ainsi à toute représentation des objets physiques. » (p.22)
« C’est précisément ce confort-là que la physique quantique a brisé : avec elle, les relations de la réalité et du savoir ont perdu leurs couleurs de fausse évidence. » (p.23)